Dans le cadre de notre partenariat avec EDF, nous vous invitons à en apprendre davantage sur la Sobriété Numérique aux côtés d’une équipe d’ingénieurs-chercheurs du Groupe.

La sobriété numérique : découverte des enjeux

Pourriez-vous définir la sobriété numérique  ?  

Nous évoluons aujourd’hui dans un monde dominé par l’hyper-connectivité, l’économie de la donnée, de l’immédiateté, du cloud ou encore du smart. Si la transition numérique est un levier incontournable de développement économique et social, elle conduit également à l’augmentation de l’utilisation de services, d’objets (terminaux) et d’interfaces numériques dans tous les secteurs de l’économie. Nous assistons aujourd’hui à une célérité des échanges ainsi qu’à un foisonnement du volume de données produites, transportées et stockées au niveau mondial. Or, la démultiplication sur le marché des équipements numériques et de leurs usages a des répercussions potentielles sur l’environnement et la société. Citons par exemple l’augmentation possible des émissions de gaz à effet de serre, l’appauvrissement des minerais ou terres rares qui rentrent dans la composition de certains terminaux, ou encore les impacts socio-culturels liés à l’omniprésence du numérique chez les nouvelles générations (utilisation ininterrompue des smartphones et conséquences sur la santé).

Dans ce cadre et sans être exhaustif dans l’acception du concept, on retiendra que la sobriété numérique est une démarche ayant vocation à réduire de manière durable les impacts environnementaux du numérique.

Quels en sont ses enjeux  ?

Les enjeux de la sobriété numérique sont de nature multiple. Analyser la sobriété numérique implique nécessairement :

  • De connaître l’état actuel des impacts du numérique sur l’environnement, de les caractériser, et de les quantifier dans la mesure du possible.
  • De comprendre les possibles évolutions prospectives des usages du numérique au niveau mondial et leurs impacts, compte tenu des tendances actuelles de consommation.
  • De déterminer les stratégies les plus appropriées permettant au numérique d’être un levier de création de valeur écoresponsable pour l’économie (et plus particulièrement le secteur de l’énergie en pleine transition). En d’autres termes, utiliser le progrès technique et les innovations apportées par l’économie du numérique sans pour autant entraver le bien-être de nos générations actuelles et futures par rapport à la qualité de l’environnement dans lequel nous évoluons, et compte tenu des défis auxquels nous allons faire face avec le changement climatique.

Pour nous donner une idée de son importance ? Pourriez-vous nous indiquer combien représente aujourd’hui la consommation numérique d’électricité dans la consommation d’électricité globale mondiale ?  Et demain ?

Nos premières recherches font apparaître un panorama assez vaste de travaux scientifiques récents sur le sujet, avec des chiffres sur lesquels il est important de prendre du recul, compte tenu des hypothèses prises en compte dans les différentes sources qui traitent de la sobriété numérique : The Shift Project, AIE (Agence Internationale de l’Énergie), Club Green IT, CNRS, publications académiques, ouvrages…

Les premières analyses de ces sources révèlent néanmoins un consensus général qui est que la consommation du secteur numérique atteint environ 10% de la consommation d’électricité totale à l’échelle mondiale. D’après le CRNS, environ 30% de cette consommation électrique est imputable aux terminaux (ordinateurs, terminaux, objets connectés…), 30% est imputable aux data centers qui hébergent les données, et les 40% restants concernent la consommation liée à l’usage des réseaux.